Star Trek n'aurait pas été le seul média impacté par ce changement. En tant que franchise reconnue pour l'exploration
de thèmes méconnus au petit écran, son influence aurait pu fleurir même au-delà de la science-fiction. La diversité
possible de contenu touchant aux thèmes contemporains aurait étouffé l'aspect "militaire" à certains
moments comme dans la série ENT et aurait pu accrocher plus de gens et génerer plus d'intérêt vers une
représentation médiatique des groupes habituellement marginalisés.
Le Internal Revenue Service des Etats Unis a créé en 2010 une vidéo en rectréant le set de Star Trek. Le IRS?
Sur Star Trek, une série où la Terre n'a plus de monnaie interne et de marché compétitif??? --> Est-ce
que si RB n'y était pas, les questions pas sci-fi seraient plus fortement abordées et
l'IRS n'oserait pas reprendre une série lourde de codes contreculturels. 60 000 dollars d'argent
public ne seraient pas perdus dans cette production.
Developpement
Terri Farrel n'étant pas virée du set et beaucoup moins sexualisée dans les scènes, son personnage pourrait
prendre pleinement le poids culturel qui lui est propre. C'est à dire que le personnage Jadzia Dax, symbiose
de Jadzia la femme et Dax qui a vécu beaucoup de vies en tant qu'homme dans le passé, pourrait être présentée
comme un dispositif narratif mettant en avant les questions de transidentité et de sociabilisation binaire.
La hôte Ezri à laquelle est léguée Dax après la mort de Jadzia aurait alors vécu les questions d'identité
et transition d'une façon beaucoup plus assumée. Ensemble avec la narration de The Outcast, épisode de ST:TNG,
ce serait un corpus d'épisodes mémorables portant sur le questionnement d'un au-delà de la binarité.
The Outcast est un épisode de TNG qui porte sur la binarité de genre. La civilisation J'naii que rencontre
l'équipage interdit la binarité de genre et fait des lavages de cerveau à ceux qui ne sont pas androgynes
et se sentent appartenir plus à un genre qu'à l'autre. L'idée originale agréée par le scénariste,
le réalisateur, et l'ensemble de l'équipe de tournage était de rendre un des personnages de la planète
J'naii masculin, et entamer une relation amoureuse entre lui et William Riker, un des membres de l'équipage.
Celà aurait plus directement véhiculé l'idée des relations gay. Rick Berman intervient à ce moment pour
commenter qu'un "baiser entre deux hommes n'aurait pas été acceptable pour l'audience"
et rend le personnage J'naii une femme. S'il n'était pas là, le baiser entre deux hommes se serait
probablement réalisé, celà avec l'accord déjà donné de Gene Roddenberry, et les codes de la "demoiselle
en détresse" hérités du cinéma Hollywoodien aurraient été cassés.
Bashir et Garak de la série Deep Space 9 verraient la tension homoromantique évoluer possiblement vers une relation,
la première du genre à être diffusée dans le corpus Star Trek, tandis que Ziyal, l'amour factuel de Garak que
Paramount en la personne de Berman a forcé sur le plateau pour calmer les spéculations de relation gay, aurait pu
devenir une amie proche de Garak, et une voix de soutien du genre féminin vers ce type de relations. Alors que
Garak s'inquète par rapport au bénéfice ou non que cette relation porte pour le succès de sa planète Cardassia
(les Cardassiens étant culturellement très investis dans ce progrès), Ziyal le rassure et apporte une réflexion
rationnelle, à l'inverse des attentes des personnages féminins dans la télévision.
En regardant la série, l'imaginaire du futur qu'ils produisent dans leur tête laisse désirer en matière
de technologie. Malgré le fait de se situer sur un vaisseau aux technologies très avancées par rapport à celles
de l'époque de diffusion, les personnages ne parlent plus autant un jargon technique (source: le scénariste
écrit "TECH" quand passage jargon devient difficile -> le jargon n'est pas si important) et un
amas d'appareils pourtant brièvement présents ne sont pas expliqués. Que ce soit les PADDs, les Tricordeurs
ou les panneaux LCARS, les terminaux digitaux apparaissent selement en surface, au but de nous projeter légèrement
vers l'idée du futur sans nous donner toutes ses informations. La vraie science-fiction du contenu diffusé
serait alors non plus une science de la high-tech mais une science sociale, les intrigues et le dialogue de premier
plan étant les relations interpersonnelles de l'équipage.
A la vue de ses machines, les spectateurs
grandissant avec la série essaient d'émuler cette technologie à l'amateur, avec les ressources dont chacun
dispose. A l'époque, ce sont les pages web personnelles que proposent gratuitement les services internet et
les ordinateurs personnels dont le hardware est physiquement facile d'accès[^9]. Ce public de jeune âge
commence rapidement à évoluer dans la technologie pour mimer celle de Star Trek, et adopte des gestes autonomes
pour la création d'espaces que Paramount ne leur offre pas, par manque de budget sur la série. On verra
alors surgir des fan-sites, des 'autels' digitaux créés de toute pièce par les utilisateurs, des
canaux spécifiques de communication, et des stratégies émulant les technologies de Star Trek (par exemple,
l'établissement de canaux sécurisés à transmission cachée comme dans la série).
Aussi, épris d'estime pour les valeurs de transparence, respect, et partage qu'avance la série,
les utilisateurs préfèreront placer leurs inventions sous des licences permissives et ouvertes. Après tout,
dans la série, les personnages connaissent parfaitement les outils qu'ils utilisent et se les approprient.
Dans cette évolution du niveau de la connaissance technologique, les services propriétaires qui ne montrent pas
le fonctionnement intérieur de leur code (ce qu'on appelle aussi closed source) sont mal vus par les jeunes
et n'arrivent pas à en faire des utilisateurs. Il se propage dans les réseaux IRC et les forums une philosophie
du savoir-faire des outils, et une préférence pour les outils hackables et transparents, quitte à avoir une courbe
d'apprentissage plus raide. La technologie ne rentre alors pas dans le domaine du mystifié et de l'abstrait,
mais reste perçue comme un jeu à battre, un défi.
Les entreprises fabricantes d'ordinateurs et logiciels ne pouvant pas ignorer cette part grandissante du marché
adaptent leurs produits pour une flexibilité d'utilisation et de maléabilité. Les systèmes d'exploitation
intégrés s'ouvrent à un mélange de fonctions. On voit alors apparaître, bien plus tôt que prévu, une aceptation
de Microsoft pour les logiciels libres, mise en route par la peur de perdre des parts, et se matérialisant par
la sortie de Windows Subsystem for Linux (WSL) très tôt, permettant à chacun de mêler les deux infrastructures
informatiques pour ses projets personnels. Au niveau hardware, le désir des utulisateurs de partager et essayer
de nouvelles pratiques digitales entraine une standardisation plus forte de certaines pièces. Apple, avec ses
principes propriétaires et restreignants pour les utilisateurs ainsi que son principe de design Keep It Simple
and Stupid, n'arrivent pas à combler les pertes des utilisateurs et rachètent, avec quelques autres géants,
une grande partie des petites entreprises montées par certains amateurs informatiques qui lancent des projets
innovants.
Finalité: le monde d'aujourd'hui verrait l'autonomie digitale bien plus ancrée dans le quotidien
Au passage: renaissance de l'esthétique de Geocities par le biais de l'esthétique queer renforcée par la
série et donc renaissance de la page web personnelle, DIY, small web, autonomie digitale